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Le Portail des Parcs Naturels Italiens

Les Parcs dans la littérature

Les territoires protégés par les parcs italiens ont depuis toujours représenté une source d'inspiration pour les hommes qui les ont visités. Leurs idées et leurs impressions n'ont certainement pas pu parvenir jusqu'à nos jours, si ce n'est que pour les ouvrages les plus importantes, qui ont résisté aux décennies et aux siècles.
Il est donc surtout dans la littérature que l'on peut retrouver de brèves allusions aux sensations et aux souvenirs liés à ces lieux qui sont aujourd'hui protégés par la loi.
Dans cette page, nous vous proposons seulement quelques exemples de ce lien entre littérature et nature; on en ajoutera d'autres, aidez-nous avec vos suggestions!

Emile Zola

Via Appia Antica
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Arco di Druso
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Acquedotto Claudio
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Parco dell'Appia Antica
Rome (1896)

"Ah! cette voie Appienne, cette antique Reine des routes, trouant la campagne de sa longue ligne droite, avec la double rangée de ses orgueilleux tombeaux, elle ne fut pour lui que le prolongement triomphal du Palatin! C'était la même volonté de splendeur et de domination, le même besoin d'éterniser sous le soleil, dans le marbre, la mémoire de la grandeur romaine. L'oubli était vaincu, les morts ne consentaient pas au repos, restaient debout parmi les vivants, à jamais, aux deux bords de ce chemin où passaient les foules du monde entier; et les images déifiées de ceux qui n'étaient plus que poussière, regardent aujourd'hui encore les passants de leurs yeux vides; et les inscriptions parlent encore, disent tout haut les noms et les titres. Du tombeau de Caecilia Metella à celui de Casal Rotondo, sur ces kilomètres de route plate et directe, la double rangée était jadis ininterrompue, une sorte de double cimetière en long, dans lequel les puissants et les riches luttaient de vanité, à qui laisserait le mausolée le plus vaste, décoré avec la prodigalité la plus fasteuse..."


François-René de Chateaubriand

Mémoires d'Outre-tombe - III L38 Chapitre 5 - 1er juin au soir (1833)

Qu'elle est admirable, cette nuit, dans la campagne romaine! La lune se lève derrière la Sabine pour regarder la mer; elle fait sortir des ténèbres diaphanes les sommets cendrés de bleu d'Albano, les lignes plus lointaines et moins gravées du Soracte. Le long canal des vieux aqueducs laisse échapper quelques globules de son onde à travers les mousses, les ancolies, les gérofliers, et joint les montagnes aux murailles de la ville. Plantés les uns sur les autres, les portiques aériens, en découpant le ciel, promènent dans les airs le torrent des âges et le cours des ruisseaux.


Albert de Montesquieu

Voyages (1728-1731)

De la fontaine d'Égérie, qui est hors des murs de Rome, près Saint-Sébastien, il y avoit 20 miles de forêt, dite Aricine, et Égérie étoit une nymphe de cette forêt. La campagne de Rome avoit donc tout une autre face qu'à présent. L'air pouvoit être différent.



Lamartine

Vulcano
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Parco Nazionale del Vesuvio
Nouvelles méditations poétiques - VII. Tristesse (1823)

Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
Où Naples réfléchit dans une mer d'azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage,
Où l'oranger fleurit sous un ciel toujours pur.
Que tardez-vous? Partons ! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux...


Théophile Gautier

Arria Marcella - 1852

Le Vésuve découpait dans le fond son cône sillonné de stries de laves bleues, roses, violettes, mordorées par le soleil. Un léger brouillard, presque imperceptible dans la lumière, encapuchonnait la crête écimée de la montagne...

Le volcan, d'humeur débonnaire ce jour-là, fumait tranquillement sa pipe, et sans l'exemple de Pompei ensevelie à ses pieds, on ne l'aurait pas cru d'un caractère plus féroce que Montmartre; de l'autre côté, de belles collines, aux lignes ondulées et voluptueuses comme des hanches de femme, arrêtaient l'horizon; et plus loin la mer (...) tirait sa placide barre d'azur.


Hippolyte Taine

L'ambiente naturale
Parco fluviale del Nera
Voyage en Italie 2 - D'Assise à Florence (1866)

Vers Narni, l'aspect change; la route court à mi-côte, et toute la montagne qui fait face est vêtue de chênes-verts: ils ont pullulé partout, jusque dans les creux et les cimes inaccessibles; seuls, quelques murs de roche perpendiculaire se sont défendus contre leur invasion. La montagne ronde se lève ainsi, jusqu'au ciel, comme un magnifique bouquet d'été intact au milieu de l'hiver. Au sortir de Narni, le paysage s'embellit encore; c'est une plaine fertile: des blés verts, des ormes mariés aux vignes, un grand jardin riant, tout à l'entour de hautes collines d'une teinte plus grave; au delà un cercle de montagnes azurées et frangées de neige.


Stendhal

Fiume
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Parco Adda Nord
La Chartreuse de Parme - 1839

La comtesse se mit à revoir, avec Fabrice, tous ces lieux enchanteurs voisins de Grianta, et si célébrés par les voyageurs: la villa Melzi de l'autre côté du lac, vis-à-vis le château, et qui lui sert de point de vue, au-dessus le bois sacré des Sfondrata, et le hardi promontoire qui sépare les deux branches du lac, celle de Côme, si voluptueuse, et celle qui court vers Lecco, pleine de sévérité: aspects sublimes et gracieux, que le site le plus renommé du monde, la baie de Naples, égale, mais ne surpasse point.


Au milieu de ces collines aux formes admirables et se précipitant vers le lac par des pentes si singulières, je puis garder toutes les illusions des descriptions du Tasse et de l'Arioste. Tout est noble et tendre, tout parle d'amour, rien ne rappelle les laideurs de la civilisation.


Stendhal

Environnement
Parco Naturale Castelli Romani
"L'Abbesse de Castro - Chroniques italiennes" - 1839

Cette forêt de la Faggiola, dont les arbres gigantesques couvrent un ancien volcan (...) Tous les voyageurs vous diront que c'est le site le plus magnifique de cette admirable campagne de Rome, dont l'aspect sombre semble fait pour la tragédie. Elle couronne de sa noire verdure les sommets du mont Albano.

C'est à une certaine éruption volcanique antérieure de bien des siècles à la fondation de Rome que nous devons cette magnifique montagne. A une époque qui a précédé toutes les histoires, elle surgit au milieu de la vaste plaine qui s'étendait jadis entre les Apennins et la mer. Le Monte Cavi, qui s'élève entouré par les sombres ombrages de la Faggiola, en est le point culminant ; on l'aperçoit de partout, de Terracine et d'Ostie comme de Rome et de Tivoli, et c'est la montagne d'Albano, maintenant couverte de palais, qui, vers le midi, termine cet horizon de Rome si célèbre parmi les voyageurs.

Arrivé au sommet du Monte Cavi (...), de ce point, qui domine toute la campagne de Rome, on aperçoit, au couchant, la mer, qui semble à deux pas, quoique à trois ou quatre lieues; on distingue les moindres bateaux ; avec la plus faible lunette, on compte les hommes qui passent à Naples sur le bateau à vapeur. De tous les autres côtés, la vue s'étend sur une plaine magnifique qui se termine, au levant, par l'Apennin, au-dessus de Palestrine, et, au nord, par Saint-Pierre et les autres grands édifices de Rome. Le Monte Cavi n'étant pas trop élevé, l'oeil distingue les moindres détails de ce pays sublime qui pourrait se passer d'illustration historique.


Didier Charles

Nuovo cratere dell'Etna
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Parco dell'Etna
"L'Italie pittoresque" - 1835

Il n’y a rien de plus beau, je ne dis pas seulement en Sicile, mais en Europe, que les campagnes catanaises ; cette terre de feu est d’une fertilité merveilleuse ; mais ce n’est pas la fertilité plate et uniforme de la Lombardie ou de Valence : la terre ici enrichit l’homme, en charmant sa vue. De quelque côté qu’on la contemple, cette nature est plaine de prestiges : elle échappe par la variété des scènes, par l’imprévu des sites, à la monotonie d’un sublime trop répété ; car elle a en elle tous les éléments des grands paysages : la mer, les bois, la plaine, la montagne, et cette montagne est l’Etna.

Si vu de près, le géant perd de ces dimensions colossales qui le rendent de loin si majestueux, il se montre sous des faces nouvelles : la grâce alors s’unit en lui à la force, l’aménité à la puissance. Un voyage à faire est le tour entier de la montagne. Il faut y mettre quatre jours et commencer par le revers oriental. On voit, en passant, ces magnifiques écueils d’Aci, dit des Cyclopes, les bosquets de Galathée, la grotte de Polyphème, tous ces poétiques théâtres de la pastorale primitive.


Alexandre Dumas

"Speronare" - 1835

...et nous vîmes le géant baignant sa tête colossale dans les blondes vapeurs du matin. On distinguait parfaitement les trois régions qu'il faut franchir pour arriver au sommet, la région cultivée, la région des bois, la région déserte. Contre l'ordinaire, son cône était entièrement dépouillé de neige.


Marguerite Yourcenar

Memorie d'Adriano

Avevo sentito parlare delle iridescenze stupende dell'aurora sul Mare Jonio, quando la si contempla dalla vetta dell'Etna. Stabilii di intraprendere l'ascensione di quella montagna; passammo dalla regione delle vigne a quella della lava, poi della neve. Il fanciullo dalle gambe di danzatore correva su quelle ripide chine; i sapienti che mi accompagnavano salirono a dorso di muli. Sulla cima era stato costruito un rifugio ove poter attendere l'alba. Questa alfine spuntò: un'immensa sciarpa d'Iride si distese da un orizzonte all'altro; strani fuochi brillarono sui ghiacci della vetta; la vastità terrestre e marina si dischiuse al nostro sguardo sino all'Africa, visibile, e alla Grecia che s'indovinava. Fu uno dei momenti supremi della mia vita. Non vi mancò nulla, né la frangia dorata di una nube, né le aquile, né il coppiere dell'immortalità.


Carlo Levi

Chiese Rupestri
Parco archeologico storico naturale delle
Chiese rupestri del Materano
Le Christ s'est arrêté à Eboli - 1945

"Les façades de toutes ces grottes, qui semblaient des maisons, blanches et alignées, il semblait qu'elles me regardaient, avec les trous de leurs portes, comme des yeux noirs. C'est vraiment une ville très belle, pittoresque et impressionnante "


Dante Alighieri

La cascata dell'Acquacheta
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La chute de l'Acquacheta
Parco Nazionale delle Foreste Casentinesi

La Divina Commedia - Inferno - canto XVI

....
Come quel fiume c'ha proprio cammino
prima dal Monte Viso 'nver' levante,
da la sinistra costa d'Apennino,

che si chiama Acquacheta suso, avante
che si divalli giù nel basso letto,
e a Forlì di quel nome è vacante,

rimbomba là sovra San Benedetto
de l'Alpe per cadere ad una scesa
ove dovea per mille esser recetto;

così, giù d'una ripa discoscesa,
trovammo risonar quell'acqua tinta,
sì che 'n poc'ora avria l'orecchia offesa.
....